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Manon Fiorot vs Valentina Shevchenko : le combat de la consécration… et du silence médiatique

  • Malo
  • 6 mai
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 12 mai

Le MMA français est peut-être en train de vivre un moment historique, mais à voix basse. Le 11 mai 2025 à l’UFC 315, Manon Fiorot entre dans l’octogone pour affronter Valentina Shevchenko, une légende de l’UFC, avec à la clé la ceinture UFC des flyweights. Une ceinture que jamais un·e combattant·e français·e n’a encore soulevée. Et pourtant… qui en parle vraiment ?



UFC 315 : Fiorot défie la légende Shevchenko Plus précise, plus active, Manon Fiorot a les armes pour créer l’exploit. Mais l’expérience de Valentina reste redoutable.
Visuel UFC

Valentina Shevchenko est l’une des combattantes les plus complètes que le MMA féminin ait connues. Formée au muay-thaï, elle excelle en striking défensif, en contres, et possède un QI fight redoutable. Elle sait gérer la cage, varier les angles, mixer les attaques jambes-corps-tête, et surprendre avec ses transitions en lutte. Ses points forts sont multiples dont une précision chirurgicale en contre, notamment avec ses coups de coude et ses kicks circulaires, d’excellent timing en takedown défensif et offensif ainsi qu’une capacité à adapter son gameplan en cours de combat, même sous pression.


Mais depuis son combat contre Alexa Grasso, on a vu des fragilités avec une tendance à forcer les phases au sol quand elle se sent menacée debout, une gestion du rythme parfois prévisible en deuxième partie de combat. Mais surtout moins de mobilité qu’avant, et des ouvertures quand elle tente de casser la distance.

Manon Fiorot, elle, est l’incarnation de l’efficacité méthodique. Issue du kickboxing et du karaté, elle impose un striking linéaire puissant, associé à un footwork précis et une gestion exceptionnelle de la distance. Ses points forts sont principalement le striking avec volume et pression : jab, side kicks, body kicks pour maintenir à distance, une défense en takedown de plus en plus solide, avec un bon sens du timing pour se relever, un cardio et une discipline tactique : elle respecte son gameplan et ne s’emballe jamais.


Pour autant, elle présente des failles dont un style parfois trop prudent qui peut laisser place à des moments creux, une passivité qui pourrait lui couter la décision face à une fan favorite comme Valentina. Ses transitions au sol sont encore en progrès et on manque d’indicateurs face à une grappleuse d’élite. Et surtout, peu d’expérience sur 25 minutes face à une adversaire aussi expérimentée en title shot.


Les dynamiques attendues dans la cage


Ce combat devrait démarrer sur un jeu de distances.Fiorot cherchera à imposer son jab et ses side kicks, à couper les trajectoires de Shevchenko et à empêcher les angles extérieurs où Valentina brille. Elle devra aussi :

  • Contrôler le centre de la cage pour éviter de reculer vers le grillage.

  • Minimiser les échanges prolongés au clinch où Valentina est extrêmement dangereuse avec ses trips et genoux.

  • Casser les tentatives de takedown et se relever rapidement si elle est amenée au sol.


Valentina, de son côté, devrait tenter :

  • D’amener Manon dans des phases de contre, en l’invitant à entrer et en punissant ses entrées.

  • De varier son arsenal en striking pour brouiller les lectures et trouver sa distance.

  • D’exploiter les phases mixtes : clinch, amener au sol, ground-and-pound rapide pour accumuler des points.

  • De tester le cardio de Manon sur cinq rounds, en particulier après le troisième.

Tout pourrait se jouer sur la capacité de Manon à imposer un volume propre et contrôlé, à rester disciplinée, et à ne pas se laisser frustrer si Valentina cherche à ralentir le combat.


Des enjeux majeurs


Pour Manon Fiorot, ce combat est l’aboutissement d’un parcours quasi parfait : une ascension sans faute, sans hype excessive, mais avec des victoires claires sur des adversaires de haut niveau. Si elle bat Valentina, elle deviendra la première Française championne UFC, et incarnera une nouvelle ère : celle des combattantes françaises capables de régner dans les plus grandes organisations sans passer par le trash talk ou les artifices médiatiques.


Pour le MMA français, encore en phase de structuration depuis sa légalisation en 2020, ce serait un moment fondateur. Après Ciryl Gane et son run chez les poids lourds, Fiorot poserait la France comme un vivier de talents capables de conquérir et de défendre des ceintures majeures. Une victoire serait aussi un message fort envoyé à la scène internationale : le MMA français n’est plus seulement une pépinière, c’est une puissance montante.


Manon Fiorot entre dans la cage contre une des plus grandes de l’histoire. Elle n’a jamais été aussi proche de la ceinture — et en cas de victoire, elle ouvre la porte à un nouveau chapitre, pour elle comme pour le MMA tricolore.Mais pour ça, il faudra neutraliser l’expérience, désamorcer le piège tactique et imposer sa mécanique de précision. Un défi à la hauteur des plus grands, pour une combattante qui pourrait devenir, en une soirée, la reine silencieuse d’un sport bruyant.

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