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KSW 106 : le MMA français impose son rythme

  • Malo
  • 12 mai
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 12 mai

En s’imposant dans huit des neuf combats les opposant à des adversaires polonais, les Français ont non seulement fait basculer une soirée, mais peut-être aussi une dynamique continentale. Plus qu’un événement de gala, le KSW 106 a confirmé une tendance de fond : la France est aujourd’hui une puissance montante du MMA européen.



La LDLC Arena s’est transformée en véritable temple du MMA à l’occasion de la PFL Europe Championship 2024 le 14 décembre dernier
La LDLC Arena s’est transformée en véritable temple du MMA à l’occasion de la PFL Europe Championship 2024 le 14 décembre dernier. @LDLC Arena

Depuis 2022 et son premier événement parisien, le KSW s’installe progressivement sur le territoire français. Ce troisième gala français n’est plus une expérimentation : il est la confirmation d’un marché viable, structuré, où la demande et l’offre se rencontrent.


Lyon a ainsi servi de laboratoire grandeur nature pour mesurer la compétitivité des combattants français face au socle historique du KSW, la Pologne. En format non officiel mais symbolique, France vs Pologne : 8 à 1. Le score est net, mais les formes de victoire, elles, sont riches d’enseignements.


Salahdine Parnasse : un cas d’école


Ce combat, plusieurs fois annulé, portait une charge narrative forte : Parnasse, en quête de légitimité internationale hors UFC, face à Ziółkowski, ancien champion du KSW, redoutable en jiu-jitsu et toujours dangereux debout. La rencontre a tourné à la démonstration.


Dès le début, Parnasse neutralise l’allonge adverse par un grappling orienté position plus que soumission : entrées en clinch, travail contre la cage, projections à faible amplitude mais haut rendement. Ziółkowski est privé d’espace, incapable de déployer son striking et se fait user physiquement et mentalement.


Le deuxième round marque le changement de registre : Parnasse élargit ses angles, fait parler ses jambes avec des middles répétitifs côté ouvert et, dès qu’il sent Ziółkowski reculer, l'emmene au sol pour enclencher un violent ground and pound. Le TKO, bien que prématuré selon certains, s’inscrit dans une séquence maîtrisée.


Ayoub vs Lebout : la gestion de l’adversité


Combat à enjeu financier (le vainqueur empochait 80 % de la bourse), ce duel franco-français a surtout illustré deux logiques de combat. Mickael Lebout prend rapidement l’ascendant en grappling : entrées en single, contrôle du corps, fixation au sol. Mais Amin Ayoub, souvent sous-estimé sur sa capacité d’adaptation, rebondit.


Au deuxième round, il inverse les rôles : sa mobilité rend les entrées de Lebout stériles, et il exploite chaque transition pour frapper. Son striking circulaire avec beaucoup de volume. Le troisième round est dominé par la gestion du tempo d’Amin dans la continuité du second.


Le vétéran du MMA français Mickaël Lebout a tiré sa révérence à la fin du combat. Fort de plus de dix ans de carrière, l’ancien combattant de l’UFC laisse l’image d’un guerrier respecté, toujours prêt à relever les plus grands défis sur les plus belles scènes européennes. Il a fièrement porté les couleurs de la France sur les plus grandes scènes mondiales. Il part sous l'applaudissement du public à la maison.


Laïd Zerhouni : de brute à contender sérieux


Zerhouni ne boxe pas, il tabasse. Face à Damian Janikowski, lutteur olympique au palmarès intimidant, le Français choisit une stratégie frontale risquée… et payante. Il entre en low stance, coupe les angles latéraux et place un enchaînement court en sortie de clinch, après avoir relativement bien défendu la lutte.


Janikowski, qui comptait temporiser et poser sa lutte au sol, est stoppé net. Moins de deux minutes, KO. Le combat n’a pas permis de voir l’endurance ou le cardio de Zerhouni, mais a confirmé sa dangerosité immédiate sahcnat que l’intégralité de ses victoires se sont déroulés dans le round 1


Kaouchen, Nahaye, Wako-Zabo : la relève sous contrôle


Souheil Kaouchen, 18 ans, livre une prestation mature pour ses débuts professionnels : garde haute, distance contrôlée, prise de centre systématique. Il refuse les brawls, impose le rythme, et gère le stress sans précipitation. Une victoire à la décision unanime construite sur des fondamentaux solides.


Alioune Nahaye signe l’un des highlights de la soirée avec un genou sauté au troisième round. Amaury Wako-Zabo et Joël Kouadja remportent eux aussi des victoires solides. Seul Français battu : Aymard Guih, défait à la décision.


Une tendance de fond : la structuration française


Ce 8-1 n’est pas un accident. Il traduit une progression structurelle du MMA français - formations plus précoces, gestion optimisée des carrières, entraînement au haut niveau. En 2020, la France légalisait le MMA. Cinq ans plus tard, elle rivalise et s’impose.


Le KSW 106 est une photographie précise de cette transition : d’un sport marginalisé à une scène de haut niveau européenne. Le MMA français n’est plus en devenir. Il est en mouvement, en maîtrise, et, de plus en plus, en position de force.

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