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UFC BJJ : vers une nouvelle ère du grappling ?

  • Malo
  • 19 juin
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 20 juin

L’UFC se lance dans le jiu-jitsu brésilien avec Road to the Title, une mini télé réalité, diffusée gratuitement sur YouTube. Entre storytelling à la TUF, casting cinq étoiles et format no-gi inspiré du CJI, l’organisation veut imposer sa vision du grappling spectacle. Un pari audacieux qui pourrait redéfinir les codes de la discipline, avec une finale attendue le 25 juin pour l'UFC BJJ 1.


L’« Octobowl », nouvelle cage conçue pour le grappling no-gi, accueille la compétition UFC BJJ : Road to the Title, diffusée gratuitement sur YouTube.
L’« Octobowl », nouvelle cage conçue pour le grappling no-gi, accueille la compétition UFC BJJ : Road to the Title, diffusée gratuitement sur YouTube.

L’UFC se lance dans une nouvelle aventure : celle du jiu-jitsu brésilien en format compétitif pur, sans frappes, mais avec toute la mécanique d’une ligue professionnelle. Avec UFC BJJ : Road to the Title, la plus grande organisation de MMA au monde entend imposer sa patte dans le monde du grappling no-gi, à travers une compétition hybride entre réalité sportive et vitrification médiatique. Ce tournoi, diffusé gratuitement sur YouTube, prélude l’événement UFC BJJ 1, où seront couronnés les premiers champions officiels de la discipline sous bannière UFC.


Le format se situe entre le TUF et l’ADCC, avec deux catégories de poids (- 70kg et - 80 kg), huit combattants par catégorie et deux équipes dirigées par des coachs emblématiques que sont Rerisson Gabriel et Mikey Musumeci. Les combattants doivent remporter deux combats (quart et demi-finale) pour accéder à la finale, qui aura lieu le 25 juin. Les affrontements se déroulent dans un "Octobowl", version repensée de l’Octogone, avec des règles no-gi simplifiées inspirées du CJI (Craig Jones Invitational).


Chaque épisode met en scène un combat, des coulisses, des stratégies d’équipe, et une mise en avant des personnalités. L’objectif : allier performance et narratif, à l’image de The Ultimate Fighter, mais sans gants ni frappes. Une machine commerciale déployé pour mener à bien ce projet et faire monter la hype en interne et autosuffisance. Ce fut une énorme réussite pour l’UFC (MMA) en évitant la faillite à l’époque, mais reste à voir si le JJB a le potentiel marketing pour répéter l’opération.


Les forces en présence : casting haut niveau


Chez les 70 kg, on retrouve des figures du circuit mondial comme Keith Krikorian (champion Polaris), Isaac Doederlein (champion du monde IBJJF), ou encore Gianni Grippo. Côté 80 kg, Andrew Tackett (vainqueur des trials ADCC 2024), Davis Asare ou Andy Varela apportent une belle densité de talent et d’expérience. Les coachs incarnent deux styles : la précision minimaliste de Musumeci face à l’agressivité réfléchie de Gabriel. Les combats sont organisés par seeds (classement 1 à 8), ce qui donne des premiers tours déséquilibrés en théorie, mais révèle déjà des surprises et des tensions.


Trois épisodes ont été diffusés jusqu’à présent : Andrew Tackett a dominé Aaron Wilson par rear-naked choke en 1’09 ; Isaac Doederlein a surpris Keith Krikorian dans une décision contestée ; Davis Asare a été expéditif face à Austin Oranday avec une clef de cheville en 1’04. Les demi-finales s’annoncent explosives : Tackett vs Asare en welter ; Doederlein attend le vainqueur de Grippo vs Henrique chez les lightweights.


Ces premiers combats montrent que l’intensité est là, que le format court pousse à l’action, et que la cage change la manière de gérer les transitions et les scrambles. A terme, l’UFC peut pousser à développer un nouveau style de grappling avec une volonté d’agressivité et de spectacle adapté à l’environnement « bowl ».


Enjeux & perspectives


Ce projet témoigne d’une stratégie claire : l’UFC veut contrôler l’ensemble du spectre du combat, de l’octogone au tatami. Face au succès médiatique du CJI et à l’institution ADCC, la promotion présente sa propre version du grappling : plus lisible, plus médiatique, mais tout aussi compétitive.


Pour les athlètes, c’est un tremplin vers la visibilité et, potentiellement, des contrats UFC. Pour les fans, c’est une nouvelle manière de consommer du BJJ, avec un storytelling proche du MMA. Pour le grappling lui-même, cela pourrait redéfinir les standards de spectacle et de professionnalisation tout en renforçant une passerelle UFC et JJB déjà extrêmement présentes ainsi que des cross fight sous la bannière « UFC ».


Vers une normalisation du BJJ de haut niveau ?


Avec Road to the Title, l’UFC tente un pari : rendre le grappling attractif au-delà du cercle des puristes. Si le succès est au rendez-vous, cela pourrait ancrer durablement le BJJ dans le paysage médiatique grand public. Reste à voir si la finale du 25 juin tiendra toutes ses promesses.

Chez Fight IQ, on garde un œil attentif sur cette mutation du game. Car derrière les clés de jambe et les strangulations, c’est peut-être le futur du sport de combat qui se joue. Un nouvel article après la diffusion du dernier épisode sera publié pour résumer le programme et dresser un bilan.

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