UFC Stockholm : quand Gustafsson a vu son rêve s’effondrer
- Malo
- 31 mai
- 3 min de lecture
Il devait retrouver Jon Jones pour une revanche historique. Il portait les espoirs de tout un pays. Mais en moins de trois minutes, Alexander Gustafsson a vu son rêve s’effondrer sous les coups d’Anthony “Rumble” Johnson. Retour sur l’UFC Stockholm 2015, la nuit où la légende du “Mauler” a basculé.

Il y a des soirs où tout semble écrit d’avance. Le 24 janvier 2015, Alexander Gustafsson entre dans la Tele2 Arena de Stockholm comme un héros en mission. 30 000 personnes l’attendent, debout, fières, prêtes à porter leur champion vers une revanche annoncée contre Jon Jones. C’est le plus grand événement UFC jamais organisé en Europe à l’époque. Et la star, c’est lui : The Mauler.
Pour comprendre l’attente démesurée autour de ce combat face à Anthony “Rumble” Johnson, il faut remonter deux ans en arrière.
L’épopée du Viking
En septembre 2013, Gustafsson affronte Jon Jones à l’UFC 165 dans ce qui reste, pour beaucoup, l’un des plus grands combats de l’histoire de la division mi-lourds. Outsider total, le Suédois surprend tout le monde. Il défend les takedowns, touche en boxe anglaise, fait vaciller le roi invaincu. Pendant cinq rounds, il transforme l’Octogone en champ de bataille tactique et physique. Il perd par décision, oui. Mais il gagne autre chose : le respect de la planète MMA.
Sa cote explose. Gustafsson n’est plus un prospect européen, il est l’homme qui a presque fait tomber l’empire Jones. En mars 2014, il reprend son ascension en stoppant Jimi Manuwa à Londres. L’UFC l’officialise, il aura sa revanche. Une seule condition s’impose : battre Anthony « The Rumble » Johnson.
Le choc de Stockholm
Ce 24 janvier 2015, tout est prêt. L’UFC investit un stade de football fermé, construit l’événement autour de Gustafsson, vend des dizaines de milliers de billets. L’atmosphère est unique et chargée d’émotion. C’est un retour aux sources, une consécration pour The Mauler.
Mais en face, Anthony Johnson n’est pas venu jouer le figurant. Moins technique mais explosif, dangereux comme peu d’hommes dans la cage. Dans le début du combat, Gustafsson varie les coups et tourne conscient du danger que représente les poings de Johnson. Mais après un eye poke du Suédois, Johnson avance, impose sa puissance et touche. Gustafsson recule et tente de gérer la tempête. Il ne la verra pas passer.
En deux minutes à peine, le combat est plié. Un direct du droit le sonne, des uppercuts l’envoient au tapis. Gustafsson s’écroule, Johnson entame un violent ground and pound durant de longues secondes... L’arbitre arrête le combat et le public s’éteint. Le rêve suédois se brise en emportant les plans de l’UFC dans la chute.
Le début de la fin…
Ce KO, c’est plus qu’une défaite. C’est un basculement. Gustafsson reste dans le top de la catégorie, bien sûr. Il dispute même un autre title shot, contre Daniel Cormier, qu’il perd de peu. Il revient en 2016 avec une victoire à la décision sur Jan Błachowicz, et en 2017 avec une masterclass contre Glover Teixeira, mais la dynamique n’est plus la même. La confiance est n’est plus là et le corps n’encaisse plus comme avant.
En 2018, il retrouve enfin Jon Jones… mais ce n’est plus le même Gustafsson. Il est dominé et arrêté au 3e round. Puis viennent les défaites contre Smith, Werdum, Krylov… jusqu’à une retraite en pointillés, jamais vraiment officielle, mais tristement évidente.
Le prince sans couronne
Ce soir de janvier 2015 à Stockholm restera comme un moment charnière. Le jour où l’homme qui avait frôlé la ceinture a vu le destin lui échapper. Gustafsson aurait pu être champion. Il avait la technique, le mental, le storytelling. Mais il a croisé la route d’un homme en mission pour vaincre le destin.
Il restera dans l’histoire comme l’un des plus grands à n’avoir jamais remporté l’or. Un prince sans couronne, dont le plus beau combat fut une guerre perdue. Et dont le rêve s’est envolé, sous les yeux de tout un peuple, dans la glace de Stockholm.
Comments